John Singer Sargent, Madame Katharine Moore


John Singer Sargent (1856-1925). Madame Katharine Moore, 1884. Huile sur toile, 71,5 x 50,5 cm. Musée d’Orsay, Paris, déposé au musée des beaux-arts de Rouen

John Singer Sargent naquit à Florence de parents américains, et passa son enfance à bourlinguer et à visiter les musées à travers l’Europe.
Il s’installa à Paris à l’âge de 18 ans et s’inscrivit à l’École des Beaux-Arts où il devint rapidement un élève vedette.
Cinq ans plus tard, le portrait qu’il réalisa de son maître Carolus-Duran lança sa carrière.
C’est en 1884 qu’il peignit ce portrait de madame Moore, millionnaire originaire de Pittsburgh et personnalité de la haute société parisienne.
La même année, la figure d’une autre élégante Franco-Américaine, madame Gautreau, fit scandale au Salon à cause d’un décolleté avantageux et d’une bretelle négligemment tombée sur l’épaule du modèle. Le timide John Sargent sembla s’en effrayer : après avoir réajusté la bretelle incriminée, il partit s’établir à Londres où il connut la gloire.

L’aristocratie anglaise étaient en effet charmée de se voir portraiturer avec tant de vie, de puissance et de virtuosité. Tout l’emploi du temps du peintre était désormais occupé par les séances de pose qu’exigeaient les innombrables commandes passées six mois à l’avance.
Mais ces effigies qu’il réalisait en maître observateur finirent par l’ennuyer, tant et si bien qu’en 1907 (année de son admission à la Société nouvelle), il ferma son atelier et partit peindre des aquarelles d’après nature.
Dès lors, il n’accepta plus qu’exceptionnellement de faire poser un client – pour un prix multiplié par trois !